
J'ai un peu trainé pour écrire ce post, je voulais un peu de recul...
Je voudrais faire partager mes lectures de vacances. Je passe vite sur Closer et sur le magazine de l’avion…
Dans ce post, Louis Nauges proposait le nouveau livre de Nicolas Carr : the big switch – from Edison to Google. Je l’ai commandé sur Amazon US, reçu en 2 semaines et lu cette semaine.
Je vous laisse en lire le résumé de Louis Nauges, j’essaierai d’illustrer son propos plus tard.
Mon avis à chaud : la démonstration est argumentée, documentée et semble assez évidente… j’achète quasiment tout.
- Le parallèle entre les industries de l’électricité et celle de l’informatique est bluffant (même si j’aurais aimé que l’auteur se serve un peu plus de référence en dehors des US…),
- La première objection qu’on m’oppose lorsque je parle de « computing utility » ou de software as a service c’est la notion de sécurité et de confidentialité des données. Carr ne répond pas à cette objection, se contentant de dire qu’il faudra travailler sur le sujet…
- Je me suis engagé dans cette lecture avec 2 aprioris négatifs :
o Il me semble qu’une différence fondamentale entre l’énergie électrique et l’énergie informatique est que les fournisseurs d’énergie électrique ne s’impliquent pas dans l’application que les clients en font, alors que les fournisseurs d’énergie informatique (Google en tête) fournissent une application, et pas une énergie brute. Ceci posera à coup sur un blocage reproduisant les bizarreries d’aujourd’hui,
o Le titre « the big switch » signifie quelque chose comme « le grand passage »… l’idée même de switch correspond à un choix binaire : tout ou rien, c’est presque du Attali… pour la raison évoquée au dessus, je trouve ça trop facile…
- J’ai trouvé dans ce livre une réponse à ces objections et à d’autres… même si l’auteur ne donne pas de réponses à tout, il pose les bases et des exemples qui nourrissent une réflexion qui permettra à chacun d’entre nous de projeter nos modèles.
- L’analyse est largement basée sur l’idée que la plateforme web règle les incohérences du modèle client-serveur pour reprendre les bénéfices du mainframe… il réunit donc deux philosophies jusqu’alors plutôt concurrentes ! je suis d’ailleurs assez curieux de partager une discussion sur ce thème avec des nostalgiques du mainframe qui vont se sentir pousser une nouvelle légitimité !
- Je pense que je vais réutiliser souvent l’anecdote du memo de Bill Gates dans lequel il annonce à ses top-managers que le vent est en train de tourner et que le modèle de Microsoft en entier est en danger… y-a-t-il quelqu’un que se sent à l’aise pour dire que Bill Gates ne comprend rien au marché ?!
Soulignons une chose importante : Carr soumet l’évolution de l’ère du PC vers l’ère du « computing utility » à 3 développements majeurs, amenant à l’énergie informatique low cost pour tous :
- L’adoption des solutions « in the cloud » par les entreprises,
- La continuation des efforts pour développer la « grid » : le haut débit et l’ubiquité,
- La mise au point de standards permettant de faire du web un ordinateur global programmable adapté et adaptable à chaque usage.
Reste que cette analyse est la plus profonde et la plus globale que j’ai lue. Qu’on adhère à toutes ses conclusions ou pas, on doit admettre que chaque secteur dans lequel Carr analyse l’impact du web 2.0 sera effectivement touché.
De toutes les façons, il faut lire ce livre !
Vous l’avez lu ?
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